Lancement du rapport de l’UNFPA sur la mère-enfant

Lancement du rapport de l’UNFPA sur l’État de la population mondiale 2013 : La mère-enfant : face aux défis de la grossesse chez l’adolescente

Ottawa, 30 octobre 2013 – Chaque année, dans les pays en développement, 18 millions d’adolescentes accouchent et 90 % d’entre elles sont mariées. Dans ces pays, les complications découlant de la grossesse ou de l’accouchement sont la principale cause de décès chez les filles âgées de 15 à 19 ans. Selon le rapport sur l’État de la population mondiale 2013 publié aujourd’hui par le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), ces problèmes ne sont pas nouveaux et il faut désormais cesser d’intervenir strictement auprès des filles visées et plutôt privilégier des approches élargies qui accroissent le capital humain des filles et misent sur leur pouvoir de prendre des décisions à leur propre sujet.

Lors de la conférence de presse entourant le lancement du rapport tenue plus tôt aujourd’hui à la Colline parlementaire, le représentant de l’UNFPA, M. Bruce Campbell, a soulevé les liens entre la grossesse chez l’adolescente et les quelque 39 000 filles qui sont mariées de force chaque jour en violation de leurs droits fondamentaux. Selon M. Campbell, il est essentiel « d’en arriver à une société où les filles sont égales aux garçons, où les filles sont autonomes, éduquées, en santé et libres de ne pas se marier avant l’âge adulte, et où les filles vivent dans la dignité et en sécurité et ont le pouvoir de décider de leur avenir et d’exercer leurs droits. »

L’on apprend notamment dans le rapport que la grossesse chez l’adolescente est la conséquence d’une combinaison de facteurs dont la pauvreté, le manque d’accès à l’éducation, le manque d’accès à de l’information et des services de santé sexuelle et reproductive, les mariages précoces ou forcés et la violence sexuelle. Mme Rathika Sitsabaiesan, députée et présidente de l’Association canadienne des parlementaires pour la population et le développement, a réagi à ces révélations en déclarant aux journalistes qu’une des solutions les plus importantes serait de garantir aux adolescents « ce droit fondamental qu’est l’accès à une gamme complète de services de santé sexuelle et reproductive, ainsi qu’une stratégie concrète permettant de leur offrir de meilleures chances de succès. »

Mlle Rachel Arinii Judhistari, coordonnatrice générale de la Coalition des jeunes pour les droits sexuels et reproductifs, a renchéri en rappelant les obstacles supplémentaires qui empêchent les adolescentes d’exercer leurs droits : « les obstacles stratégiques et systémiques actuels empêchent les adolescentes d’invoquer leurs droits en matière de santé sexuelle et reproductive et d’intégrité corporelle ou, plus simplement, leur droit de choisir quoi faire de leur corps, de leur vie et de leurs rêves. »

Le rapport propose de nombreuses recommandations stratégiques et de programmation qui répondent de façon exhaustive à la problématique des grossesses chez les adolescentes, dont beaucoup résultent de mariages précoces ou forcés. Sandeep Prasad, directeur général d’Action Canada pour la population et le développement, a remercié le gouvernement canadien de son engagement récent à lutter contre les mariages précoces et forcés, tout en rappelant que « les besoins des adolescents en matière de contraception, d’information et de services demeurent majeurs », rajoutant que ces besoins non satisfaits font « en sorte qu’un nombre inégalé d’adolescentes sont aujourd’hui incapables de pleinement se prévaloir de leurs droits reproductifs et d’éviter une grossesse non souhaitée. » M. Prasad est d’avis que le gouvernement est encore loin d’être un chef de file dans ce dossier. « Ainsi, malgré les investissements consentis dans le cadre de l’Initiative de Muskoka, nous apprenons que le gouvernement n’a consacré à la planification familiale à l’étranger que 6,9 millions de dollars durant l’exercice financier 2011-2012, bien moins que les 17,8 millions versés en 2005. »

La mère-enfant demande à tous les gouvernements de respecter leurs engagements et leurs obligations face au nombre le plus élevé d’adolescentes que la Terre ait jamais porté, leur donnant ainsi plus de possibilités d’influer le cours de l’évolution de l’humanité.


AVIS AUX RÉDACTEURS :

  • MM. Campbell et Prasad accorderont des entrevues aux médias les 30 et 31 octobre.
  • Des exemplaires du rapport sont disponibles sur demande.
  • Les journalistes peuvent également assister au lancement public du rapport à 19 h (réception dès 18 h 15) le mercredi 30 octobre, à la salle 7-52 du 131, rue Queen. Les journalistes sans accréditation parlementaire sont priés de s’inscrire.
Posté sur 2013-10-30
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