Un nouveau rapport rendu public aujourd’hui met en relief les obstacles majeurs que rencontrent des personnes désirant recevoir des services d’avortement, au Canada. Le rapport révèle également des écarts considérables dans l’accès à l’avortement d’une province et d’un territoire à l’autre.
Action Canada pour la santé et les droits sexuels, un organisme de bienfaisance engagé à promouvoir et à faire avancer la santé et les droits sexuels et génésiques, vient de publier la mise à jour de son rapport L’accès en un clin d’œil, qui fait état de disparités dans l’accès à l’avortement à travers le pays.
Le rapport révèle des différences marquées entre les régions rurales et urbaines. Dans certaines provinces comme l’Alberta et le Manitoba, les fournisseur(-euse)s de services d’avortement se trouvent uniquement dans les centres urbains, alors qu’entre 35 et 40 % de la population habite dans des communautés rurales ou éloignées.
Plusieurs personnes ayant besoin de soins sont forcées de quitter leur province – ou même de sortir du pays – pour obtenir des services d’avortement au-delà de la 12e semaine de grossesse. Bien que l’avortement après la 20e semaine de grossesse soit statistiquement très rare, les personnes qui ont besoin de ce service pour des raisons importantes et sérieuses n’ont de choix qu’entre trois fournisseur(-euse)s dans tout le pays, soit en Colombie-Britannique, dans le sud de l’Ontario et au Québec. Le rapport signale également des obstacles que peuvent rencontrer les jeunes et les personnes de communautés marginalisées, notamment la discrimination systémique dans les systèmes de santé.
« Pour plusieurs personnes au Canada, il est impossible de parcourir des milliers de kilomètres ou de se rendre dans une autre province pour accéder à des services de santé cruciaux et urgents », a rappelé Sandeep Prasad, directeur général d’Action Canada pour la santé et les droits sexuels. « L’accès aux soins de santé ne devrait pas dépendre de votre code postal ou de votre tranche de revenu. Mais c’est souvent le cas lorsqu’il est question d’avortement chirurgical ou médical. »
Dans certaines provinces, les obstacles sont exacerbés par l’inaction du gouvernement et par diverses restrictions. Au Nouveau-Brunswick, le gouvernement provincial refuse encore de rembourser les services d’avortement qui ne sont pas pratiqués en milieu hospitalier – ce refus est une infraction directe à la Loi canadienne sur la santé, qui exige que tous les services médicalement nécessaires soient couverts par le régime de santé provincial.
« Les divers gouvernements, au Canada, doivent s’efforcer de régler le problème de l’accès inégal à l’avortement en travaillant à intégrer les soins d’avortement dans les réseaux de soins de santé primaires, en abolissant les obstacles pour les personnes marginalisées et en assurant la couverture complète du coût des services de santé essentiels », a poursuivi M. Prasad.
« C’est une question de droits humains pour les centaines de milliers de personnes qui n’ont pas accès aux soins de santé génésique dont elles ont besoin, au pays. »
Le rapport complet est accessible à www.actioncanadashr.org/fr.
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Laura Neidhart
Directrice des communications (par intérim)
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