La clinique d’avortement au Nouveau-Brunswick fermera ses portes, laissant des milliers de personnes sans accès à des services de santé

FREDERICTON – Le seul fournisseur de services d’avortement de la capitale du Nouveau-Brunswick a annoncé cette semaine sa fermeture imminente.

À l’heure où le droit à l’avortement est au centre de l’élection fédérale, la fermeture de la clinique met en relief les problèmes d’accès que rencontrent des centaines de milliers de personnes à travers le pays. Le Nouveau-Brunswick est la seule province qui refuse de couvrir ou de rembourser les avortements pratiqués hors des hôpitaux, même si cela constitue une violation de la Loi canadienne sur la santé. Des trois hôpitaux qui fournissent l’avortement dans la province, aucun n’est situé à Fredericton. Plongée dans l’incertitude financière, la Clinique 554 est à vendre et devra cesser ses activités dans les 90 jours suivant un éventuel achat.  

« J’en ai assez que le Nouveau-Brunswick abandonne des patientes enceintes en situation de besoin. Je n’arrive pas à croire que notre premier ministre ne veuille rien faire pour harmoniser les pratiques de notre province avec la Loi canadienne sur la santé. Cette misogynie législative devrait horrifier chaque Canadien et Canadienne et chaque candidat-e à l’élection », a affirmé le Dr Adrian Edgar, directeur médical de la Clinique 554.

« Cette campagne électorale se limite à la question de "rouvrir le débat" sur l’avortement, plutôt que de parler de la vraie crise : celle de l’accès. C’est triste et insultant. Nos leaders jouent au football politique avec notre santé et nos droits au lieu de poser des gestes concrets », a ajouté Sarah Kennell, directrice des relations gouvernementales chez Action Canada pour la santé et les droits sexuels, l’organisme national pour les droits génésiques. 

« Je réponds chaque semaine à des appels de femmes qui ont besoin d’un avortement et qui n’ont personne vers qui se tourner. La stigmatisation, la pauvreté, l’absence de services de garde d’enfants, la violence fondée sur le genre et la difficulté d’accès à des soins de santé élémentaires sont des expériences qu’elles ont en commun. Plusieurs sont des mères monoparentales qui peinent à survivre; d’autres sont aux prises avec des dépendances et des troubles de santé mentale. Puisque le gouvernement refuse de couvrir l’avortement dans leur communauté, la Clinique 554 s’en occupait. Sans clinique, ces femmes n’auront nulle part où aller », a signalé Valerie Edelman, de la Clinique 554.

Bien que sa fermeture résulte de la stigmatisation liée au financement des services d’avortement, la Clinique 554 offrait une gamme complète de soins de santé primaires, y compris le dépistage du cancer du col utérin, des soins affirmatifs du genre pour les patient-es transgenres et des traitements pour les personnes survivantes d’agressions sexuelles. Elle fournissait également des soins prénatals et postnatals à des personnes sans médecin de famille et le traitement par agonistes opioïdes à des personnes ayant une dépendance. Après sa fermeture, il y aura un médecin de famille de moins au Nouveau-Brunswick, ce qui créera un vide énorme dans l’offre de traitements médicaux, tant dans la communauté que pour l’ensemble de la province.

« On permet depuis trop longtemps à la province du Nouveau-Brunswick de se soustraire à ses obligations en vertu de la Loi – et voilà le résultat : le seul endroit où l’on pouvait obtenir un avortement dans la capitale provinciale ferme à présent ses portes », a souligné Sandeep Prasad, directeur général d’Action Canada.

Action Canada et la Clinique 554 espèrent que le nouveau gouvernement fédéral adoptera dès le 22 octobre des mesures promptes et décisives pour responsabiliser le Nouveau-Brunswick devant la Loi canadienne sur la santé, en retenant immédiatement ses transferts de fonds en santé jusqu’à ce qu’il couvre les soins d’avortement à l’extérieur du milieu hospitalier. 

Depuis 2020, la clinique 554 a fermé ses portes, mais les services d'avortement sont toujours disponibles au Nouveau-Brunswick. Avec le maintien du Règlement 84-20, l'avortement chirurgical n'est disponible que dans la province en milieu hospitalier.

Cherchez des soins d'avortement au Nouveau-Brunswick? Trouvez des services près de chez vous dans notre répertoire ou appelez-nous sur la ligne d'accès pour vous connecter.

CONTACT MÉDIAS

Sarah Kennell

Directrice des relations gouvernementales, Action Canada pour la santé et les droits sexuels

613-620-2316

Posté sur 2019-10-09
Type
Campagne associée