C’était en 1969; j’avais 17 ans. Cette année-là, j’ai eu un avortement illégal… pratiqué par un médecin pour de l’argent comptant.
C’était une autre époque. On ne pouvait pas se procurer de contraception sans nos parents ou notre mari, et l’avortement était illégal, bien sûr.
J’étais une jeune femme fougueuse, issue d’une famille socialement responsable. J’avais d’excellentes relations dans ma communauté, où j’étais bénévole dans un centre d’information sur la contraception et l’avortement dirigé par des jeunes. Même à cette époque, nous devions lutter pour les droits génésiques. Je savais où aller et comment obtenir le service dont j’avais besoin. Sinon, ma vie aurait pu être très différente. Ce fut le cas pour plusieurs.
C’était il y a 50 ans. Aujourd’hui, nous connaissons probablement tous et toutes quelqu’un qui a eu besoin d’interrompre une grossesse. Les obstacles à l’avortement et à la contraception ont changé, mais ils existent encore. De nombreuses personnes au Canada n’ont toujours pas les possibilités que j’ai eues.
Grâce à Action Canada, je continue à lutter pour les droits génésiques. En faisant un don à des organismes comme Action Canada, vous participez à cette lutte – vous affirmez que chaque personne au Canada a le droit de faire ses propres choix à propos de son corps, quel que soit son lieu de résidence ou son revenu.
En 1969, j’étais bénévole dans un centre d’information sur la contraception et l’avortement dirigé par des jeunes. Des adolescentes y offraient des services d’information et de référence que l’hôpital ne pouvait (ou ne voulait) pas offrir. Nous disposions d’une grande quantité de ressources imprimées, de salles de réunion privées et d’un groupe de médecins anonymes vers lesquels nous dirigions des clientes. Nous nous adressions aux enseignant-es et aux parents dans des écoles. Et malheureusement, nous étions confrontées aux conséquences d’avortements illégaux ratés.
Je me souviens d’une femme en particulier. Elle était incarcérée dans la prison pour femmes de Kingston. Elle est venue nous voir grâce à une permission de sortie. Elle était seule, enceinte et terrifiée. Nous étions déterminées à l’aider. Il nous fallait une voiture, un chauffeur et un rendez-vous à la Clinique Morgentaler de Montréal. Lors de sa permission de sortie suivante, nous l’avons emmenée à temps pour l’intervention et ramenée avant son couvre-feu. Tout s’est bien passé, et nous nous sommes toutes senties très fortes. C’était la bonne chose à faire.
Aujourd’hui, la Ligne d’accès d’Action Canada fournit des informations, du soutien et des références à tout le monde, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Les appelant-es n’ont aucune idée à qui s’adresser et doivent parfois parcourir des centaines de kilomètres depuis leur domicile pour obtenir un avortement – sans service de garde d’enfants, sans accès à un véhicule et sans argent. L’accès à l’avortement au Canada est extrêmement inégal. Les femmes autochtones et en région rurale sont particulièrement affectées. L’avortement est un service essentiel sous-financé et sous-valorisé.
Je soutiens Action Canada depuis 50 ans et j’espère que vous vous joindrez à moi pour maintenir solidement ce service. Votre don déductible contribuera à assurer que des services financés par des dons comme la Ligne d’accès soient là pour les gens, au moment où ils en ont besoin.
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En 1970, notre groupe a travaillé pour la Caravane canadienne pour le droit à l’avortement – des gens de tout le pays qui s’opposaient aux amendements de 1969 au Code criminel qui limitaient l’accès légal à l’avortement. On a traversé tout le pays, de Vancouver à la Colline du Parlement. La voiture de tête était une camionnette VW avec un cercueil sur le toit!
En s’arrêtant dans diverses villes et en rencontrant des groupes de femmes, des groupes religieux et des politiciens de partout au pays, la Caravane ralliait de plus en plus d’opposant-es à la loi sur l’avortement en vigueur. Notre slogan : « Pour que chaque enfant soit désiré… et que chaque mère le devienne par choix ».
Cette période a été très importante pour moi et pour l’ensemble du mouvement pour les droits génésiques. Nous étions si nombreuses et nous venions de partout pour protester. À Ottawa, pas un seul politicien n’a voulu nous parler. Nous étions furieuses!
Le lundi 11 mai 1970, nous avons défilé autour de la flamme du centenaire en chantant à tue-tête, puis nous avons porté notre « cercueil » jusqu’au sommet des marches de la tour de la Paix. Nous savions qu’une trentaine de nos compagnes, déguisées en femmes « respectables », s’étaient faufilées à l’intérieur pour s’enchaîner aux chaises de la tribune du public. Les membres de notre caravane se sont adressé tour à tour aux politiciens, en bas, à la Chambre des communes. Chaque femme avait une copie de nos revendications; chaque fois que la GRC en réduisait une au silence, une autre prenait le relais et poursuivait le discours. C’est la seule fois de l’histoire du Canada où un groupe de protestataires a paralysé la Chambre des communes. Aucune accusation n’a été portée. Mais il a fallu attendre encore dix ans avant que la loi sur l’avortement soit abrogée!
Aujourd’hui, nous devons soutenir Action Canada en tant que voix nationale pour le changement et le progrès. Ce soutien concerne à la fois l’aide directe aux personnes dans le besoin et le plaidoyer incessant pour abolir les obstacles qui nuisent à l’accès égal de tous et toutes à des soins de santé génésique respectueux et complets.
Action Canada incite les gouvernements à financer l’accès à des informations exactes sur l’avortement; intervient devant les tribunaux pour mettre fin aux activités anti-choix; travaille avec les hôpitaux pour l’offre de services d’avortement; et soutient l’élaboration de politiques provinciales et fédérales qui éliminent les obstacles inutiles à l’avortement. Ce travail est aussi important que l’aide individuelle.
Je n’étais pas consciente jusqu’à récemment du nombre de centres de crise de grossesse anti-avortement au Canada. Dans certaines provinces, ils sont plus nombreux que les cliniques d’avortement! Ces centres fournissent des « conseils » biaisés, sans jamais mentionner l’option de l’avortement.
Chaque jour, des personnes effrayées qui sont à la recherche d’information, de soutien et d’options en matière de grossesse sont dupées. Voulez-vous soutenir un véritable choix pour tous et toutes et contribuer à mettre fin à ces fausses cliniques?
Dans les années 1960 et 1970, je luttais activement contre la désinformation et le manque de soutien en travaillant directement dans ma communauté. Aujourd’hui, je fais des dons à Action Canada parce que le travail n’est pas terminé. Vous savez que le financement du gouvernement ne suffit pas à faire avancer notre mission collective. Votre soutien individuel, quel que soit le montant, est crucial à la poursuite de ce travail. Voulez-vous faire un don?
Ensemble, nous pouvons faire en sorte que toutes les femmes et toutes les personnes au Canada, quels que soient leur identité, leur revenu et leur lieu de résidence, puissent faire leurs propres choix concernant leur corps et leur famille.