L’ONU dénonce l’échec du Canada à garantir des services essentiels de santé sexuelle et reproductive.
En 2016, le Gouvernement du Canada a fait l’objet de deux examens de la part d’organes de surveillance de l’application des traités de l’ONU : le Comité des droits économiques, sociaux et culturels (CDESC), en mars, et le Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes (CEDEF), en octobre. La feuille de route du Canada en matière de droits sexuels et reproductifs a soulevé de sérieuses préoccupations dans les deux cas.
Dans chaque examen, le Canada a été critiqué en particulier pour son échec à réglementer l’objection de conscience et à assurer l’accès à l’avortement, à des contraceptifs abordables et à une éducation sexuelle de qualité. Les deux comités ont adressé des recommandations spécifiques au Canada et lui accordent respectivement cinq ans (CEDEF) et six ans (CDESC) pour les mettre en œuvre.
Nous avons besoin de votre aide pour faire en sorte que le gouvernement soit tenu responsable. Joignez-vous à Action Canada et soulignez la nouvelle année en lançant un appel à l’action pour les droits sexuels et reproductifss de tous et de toutes, partout!
Lisez ce qui suit pour savoir comment procéder!
ÉTAPE 1 :
Lancez-vous! Choisissez un ou des enjeux que vous souhaitez appuyer.
ÉTAPE 2 :
Renseignez-vous! Lisez la brève mise en contexte pour vous familiariser avec votre ou vos enjeux.
ÉTAPE 3 :
Agissez! Faites votre choix parmi notre liste d’actions proposées.
Accès aux services d’avortement
Au Canada, seulement un hôpital sur six offre des services d’avortement, généralement dans les grands centres urbains (et il en va de même pour les cliniques). Plusieurs provinces imposent des restrictions à l’avortement :
- en refusant de couvrir les avortements pratiqués dans des cliniques
- en n’exigeant pas que les hôpitaux pratiquent l’avortement
- en établissant des limites gestationnelles pour la pratique de l’avortement
- en forçant des femmes qui ont besoin d’un avortement à parcourir de longues distances, à leurs frais.
Certains médecins refusent de fournir des services d’avortement ou même des références. Ce climat de stigmatisation et de discrimination peut conduire certaines femmes à mener à terme des grossesses non intentionnelles ou à s’avorter elles-mêmes de manière non sécuritaire. Les femmes et les personnes trans jeunes et marginalisées sont affectées de manière disproportionnée par le système actuel, car elles pourraient ne pas avoir les moyens et l’information nécessaires à accéder à des services d’avortement sécuritaire. Vous souhaitez en savoir plus? Cliquez ici pour lire notre document de politiques sur le sujet »
AGISSEZ :
- Parlez à votre ou vos médecins et/ou à votre infirmier(-ère) en santé communautaire.
- Écrivez à votre Collège des médecins et chirurgiens et/ou rencontrez un représentant en personne.
- Écrivez à votre député(e) provincial(e), fédéral(e), à votre ministre provincial/territorial de la Santé et/ou à la ministre fédérale de la Santé, et/ou rencontrez-les en personne.
- Joignez-vous à un conseil de santé communautaire.
- Vous êtes étudiant(e)? Joignez-vous à un groupe pro-choix d’étudiant(e)s en médecine/droit/santé publique, ou démarrez-en un.
La nouvelle « pilule abortive » (mifépristone/Mifegymiso)
Les femmes du Canada ont un accès inadéquat à la mifépristone (Mifegymiso), le médicament étalon-or désigné par l’Organisation mondiale de la Santé pour l’avortement médical. Ce médicament est disponible aux États-Unis depuis 2000, mais il n’a été approuvé au Canada qu’en juillet 2015, pour un usage soumis à des conditions strictes. Une fois Mifegymiso disponible, les restrictions en vigueur limiteront son accessibilité pour les raisons suivantes :
- pénurie de médecins à travers le Canada
- refus de certains médecins de fournir le service pour des motifs moraux ou religieux
- coût élevé du médicament
- renseignements limités sur la démarche, les endroits et le délai pour accéder à l’avortement médical
- nombre limité de cliniques équipées pour entreposer et distribuer le médicament.
Les restrictions imposées ne sont pas fondées sur des données scientifiques. Elles contribuent à la stigmatisation de l’avortement et créent des obstacles à l’accès réel à l’avortement à travers le Canada. Vous souhaitez en savoir plus? Cliquez ici pour visiter notre site web de campagne sur le sujet »
AGISSEZ
- Écrivez à votre député(e) provincial(e), fédéral(e), à votre ministre provincial/territorial de la Santé et/ou à la ministre fédérale de la Santé. Voir nos modèles de lettres ici (députés fédéraux) et ici (députés provinciaux).
- Rédigez un commentaire éditorial ou signalez le sujet aux médias locaux. Voir nos conseils ici.
- Prenez d’assaut les médias sociaux! Voir nos exemples de messages ici.
- Impliquez votre communauté : organisez un événement, partagez des informations dans vos réseaux.
- Encouragez votre médecin à devenir un fournisseur de services d’avortement médical avec Mifegymiso. Voir nos conseils ici.
Contraceptifs abordables
Le Canada est le seul pays à revenu élevé au monde à être doté d’un système de soins de santé universel financé par le secteur public mais sans régime national d’assurance médicaments. Au Canada, 24 % de la population n’a pas d’assurance médicaments et doit payer de ses propres moyens tout produit pharmaceutique, y compris les médicaments et dispositifs contraceptifs. Les femmes sont plus susceptibles de ne pas être couvertes, ont moins de chances de recevoir des prestations d’un employeur et ne sont pas toujours admissibles aux prestations publiques. Cela occasionne un accès différentiel aux produits de santé essentiels, à travers le pays. De plus, la gamme d’options contraceptives offertes aux Canadiennes est plus limitée, et la couverture varie selon la méthode (p. ex., les implants ne sont pas disponibles au Canada). Par conséquent, plusieurs femmes choisissent la méthode contraceptive correspondant à leurs moyens, plutôt que celle qu’elles préféraient. Vous souhaitez en savoir plus? Cliquez ici pour connaître les options qui s’offrent à vous »
AGISSEZ
- Appuyez l’appel à un Régime public national d’assurance médicaments. Cliquez ici pour savoir comment faire!
- Écrivez à votre assureur.
- Lancez une campagne pour l’accès gratuit à la contraception.
- Devenez bénévole à votre clinique ou centre local de santé sexuelle. Ces organismes offrent souvent des contraceptifs gratuits – voyez comment vous pouvez aider!
Objection de conscience
L’Association médicale canadienne n’oblige pas les médecins à fournir des références en temps opportun si cela est contraire à leurs valeurs personnelles. À l’échelon provincial, plusieurs Collèges des médecins et chirurgiens n’ont pas encore modifié leurs politiques sur l’objection de conscience pour les rendre conformes aux normes de droits humains exigeant des références efficaces et des mécanismes de redressement ou de recours en cas de violation. Des femmes continuent de signaler qu’elles se font refuser de l’information et des services de santé sexuelle et reproductive pour des motifs moraux ou religieux, et l’on recense d’innombrables cas de déni d’accès à des informations exactes par des gardiens administratifs, à travers le pays, en particulier dans le contexte de la demande de services d’avortement en milieu hospitalier. Des données portent à croire que certains établissements canadiens appliquent une politique institutionnelle d’objection de conscience (refus d’offrir des services d’avortement), en dépit du fait que les institutions n’ont pas de droits humains – seuls des individus peuvent exercer le droit à l’objection de conscience. Vous souhaitez en savoir plus? Cliquez ici pour lire notre document de politiques sur le sujet »
AGISSEZ
- Écrivez à votre Collège des médecins et chirurgiens provincial/territorial pour lui demander de mettre à jour sa politique afin d’inclure des références efficaces et des mécanismes de recours en cas de violation.
- Portez plainte si vos droits ont été violés. Voir des exemples de procédure de plainte auprès de votre Collège des médecins et chirurgiens provincial ou territorial, ici, ou auprès de votre hôpital, ici.
- Adressez-vous aux médias! Voici un exemple.
Éducation sexuelle complète
Le gouvernement canadien a échoué à mettre en œuvre un ensemble complet de lignes directrices nationales sur l’éducation sexuelle. Il n’existe aucune norme nationale pour surveiller et évaluer les programmes d’éducation sexuelle. Les provinces sont laissées à elles-mêmes dans le développement de stratégies de mise en œuvre, de surveillance et d’évaluation – ce qui donne lieu à d’importants écarts au chapitre du contenu et de la prestation. En l’absence de normes fédérales, les jeunes et les adolescents n’ont souvent pas les connaissances et les compétences nécessaires à une vie sexuelle et reproductive saine. Vous souhaitez en savoir plus? Cliquez ici pour lire notre document de politiques sur le sujet »
AGISSEZ
- Écrivez à votre député(e) provincial(e), fédéral(e), à votre ministre provincial/territorial de l’Éducation et à la ministre fédérale de la Santé.
- Devenez bénévole à votre clinique locale de santé sexuelle. Ces organismes offrent souvent une éducation complète en matière de santé sexuelle – voyez comment vous pouvez aider!
- Prenez d’assaut les médias sociaux! Créez des mèmes sur la mauvaise éducation sexuelle ou sur l’importance d’une éducation sexuelle de qualité.
- Faites la promotion de ressources positives à l’égard de la sexualité, comme Au-delà de l’essentiel.
- Joignez-vous à un conseil/comité consultatif jeunesse.
- Vous êtes étudiant(e)? Parlez à vos parent(s)/tuteur(s), enseignant(s) ou à votre directeur ou commissaire d’école.
- Vous êtes parent/tuteur d’un(e) étudiant(e)? Rencontrez son ou ses enseignants, le directeur ou le commissaire de l’école.
- Partagez vos témoignages de #MauvaiseÉduSexuelle en ligne et identifiez @action_canada
- Vous êtes chercheur? Étudiez la question! Nous avons besoin de plus de données!
Droits des travailleuse(-eur)s du sexe
Les lois actuelles ont pour effet de criminaliser l’achat de services sexuels, la communication à cette fin, l’obtention d’un avantage matériel, l’offre ou la fourniture, et la publicité des services sexuels. La recherche indique clairement que ce type de législation crée des conditions non sécuritaires et non protégées, pour les travailleuse(-eur)s du sexe, en plus de limiter leur accès à des stratégies qui peuvent avoir des impacts considérables et profonds sur leur santé, leur sécurité, leur égalité et leurs droits humains. La criminalisation de la vente et/ou de l’achat de services sexuels place les travailleuse(-eur)s du sexe en situation précaire. La peur du harcèlement ou des conséquences légales de transporter des condoms et du lubrifiant (preuves du travail du sexe) réduit leur capacité de négocier des relations sexuelles plus sécuritaires avec leurs clients et entraîne une méfiance à l’égard des fournisseurs de services (comme ceux qui offrent des condoms et du matériel de réduction des méfaits), par crainte d’être piégés – ce qui accroît leur risque de contracter le VIH et d’autres infections transmissibles sexuellement.
AGISSEZ
- Écrivez à votre député(e) provincial(e), fédéral(e), à votre ministre provincial/territorial de la Justice et à la ministre fédérale de la Santé et/ou rencontrez-les en personne, pour les inciter à prendre part à des consultations significatives auprès des travailleuse(-eur)s du sexe, au sujet des lois actuelles.
- Appuyez votre organisme local de défense des droits des travailleuse(-eur)s du sexe. Cliquez ici pour plus d’information.
- Parlez aux membres de votre communauté des façons de respecter, de protéger et de réaliser les droits humains des travailleuse(-eur)s du sexe.