Action Canada pour la santé et les droits sexuels salue l’intention du procureur général de l’Ontario Yasir Naqvi de déposer un projet de loi provincial pour imposer par injonction une « zone de protection » contre le harcèlement autour des sites où des soins pour l’avortement sont fournis, en Ontario.
Après des années de pressions publiques et d’activisme, une récente vague de protestations en défense des personnes ciblées par des manifestants antichoix à l’extérieur de la Clinique Morgentaler d’Ottawa a poussé les conseillers municipaux à agir. Le maire d’Ottawa a officiellement demandé à la Province d’adopter une loi protégeant l’accès des individus aux services d’avortement. Des tensions constantes entre les patients et employés de la Clinique Morgentaler et les manifestants antichoix ont mis en relief le manque de soutien de la part du service de police local et des autorités municipales.
Des lois similaires sont déjà en vigueur en Colombie-Britannique, au Québec et à Terre-Neuve-et-Labrador; de plus, certaines cliniques bénéficient d’une protection spéciale par le biais d’injonctions accordées au cas par cas. Mais une approche éparse n’est pas la solution. Des zones de protection légiférées sont nécessaires à la sécurité des employés et des patients et pour protéger le droit des individus d’accéder à une procédure médicalement nécessaire sans subir d’intimidation, de harcèlement et de menaces de violence. Ces protections sont requises partout où des soins pour l’avortement sont fournis à travers le pays.
Trois décennies se sont écoulées depuis la décriminalisation de l’avortement au Canada, mais encore aujourd’hui les personnes qui souhaitent accéder à ce service médical rencontrent souvent de nombreux obstacles. Les femmes ne sont pas les seules personnes à avoir recours à l’avortement, mais une sur trois aura cette intervention avant l’âge de 45 ans. L’avortement est répandu et fait partie intégrante de l’ensemble complet de services de santé génésique. Il est plus que temps que nos gouvernements provinciaux/territoriaux et fédéral relèvent le défi d’un meilleur accès à l’avortement.
Avant d’aller plus loin, il est crucial que l’Ontario sollicite l’avis d’experts des professionnels des soins de la santé et des militants qui sont les plus concernés par cette loi.
Tous les territoires et toutes les provinces, y compris l’Ontario, doivent continuer de travailler à un accès rehaussé et plus sécuritaire à l’avortement partout au Canada. Nous incitons fortement les autres gouvernements, d’un bout à l’autre du pays, à être proactifs, à suivre l’exemple et à répondre à cette forme de violence en adoptant des lois sur les zones de protection.