Action Canada pour la santé et les droits sexuels félicite la Nouvelle-Écosse de ses grands progrès dans la réponse aux obstacles à l’avortement pour ses résidents. Le 22 septembre, le premier ministre de la Nouvelle-Écosse, Stephen McNeil, a signifié l’intention de son gouvernement d’offrir la couverture universelle du coût du médicament Mifegymiso pour l’avortement médical et d’appuyer le droit des individus à l’autorecommandation pour l’avortement.
D’ici-là, la Nouvelle-Écosse demeure la seule province canadienne où une recommandation d’un médecin est requise pour obtenir un avortement chirurgical. La province a essuyé des critiques, au cours de l’été, après que des militants locaux et des organismes de défense des droits génésiques (y compris Action Canada) aient attiré l’attention des médias sur cette pratique qui contrevient aux lois internationales et aux droits de la Charte canadienne confirmés par l’arrêt Morgentaler en 1988.
Action Canada s’oppose systématiquement à toute politique ou à tout règlement administratif inutile et empêchant l’accès raisonnable et en temps opportun à des services d’avortement. Les obstacles à l’avortement affectent de manière disproportionnée les jeunes et les personnes marginalisées, en particulier les personnes à revenu faible, les personnes de couleur, les migrants ou réfugiés, les personnes ayant un statut d’immigration précaire et les personnes qui ne parlent ni anglais ni français. Et ces obstacles sont amplifiés dans les régions rurales et éloignées. Nous applaudissons la décision de la Nouvelle-Écosse d’entendre les préoccupations qui lui sont exprimées depuis longtemps et de suivre sans plus tarder les recommandations des organismes militants.
La Nouvelle-Écosse devient la cinquième province à promettre l’accès universel à la pilule abortive, après le Nouveau-Brunswick, l’Alberta, l’Ontario et le Québec. Malheureusement, la Colombie-Britannique, le Manitoba et la Saskatchewan ont opté pour une couverture partielle et/ou localisée, compromettant l’accès de plusieurs résidents à un service important. Il en va de même pour les résidents de Terre-Neuve-et-Labrador et de l’Île-du-Prince-Édouard, qui attendent encore une annonce de leurs gouvernements. Par conséquent, plusieurs Canadiennes et Canadiens sont aux prises avec un accès à deux vitesses à ce service médical essentiel.
Mifegymiso a été approuvé par Santé Canada en 2015; il est utilisé dans plus de soixante pays depuis près de trois décennies, avec un excellent bilan d’innocuité et d’efficacité. En plus d’élargir les options en cas de grossesse non planifiée, cette décision est une occasion exceptionnelle pour le gouvernement canadien de répondre au problème de l’accès inéquitable à des services d’avortement à travers le pays, en permettant à un plus grand nombre de professionnels de la santé d’offrir ces services dans leurs communautés.
La couverture universelle du coût de Mifegymiso (dont le prix de détail varie entre 300 et 450 $) est une première étape vers des services de santé génésique complets pour tous les individus, au pays, quel que soit leur code postal ou leur tranche de revenu.
Toutes les personnes du Canada méritent un accès équitable aux soins de santé génésique. Le véritable choix exige un réel accès. #AccesPourVrai