Alors que 6 provinces canadiennes sur 10 offrent une couverture universelle pour la pilule abortive Mifegymiso ou RU-486, le ministère de la Santé de la Saskatchewan ne se dirige pas vers une décision semblable.
Le gouvernement provincial a ajouté le médicament à son formulaire l’automne dernier, ce qui l’a rendu admissible à la couverture des coûts, pour celles qui ont une assurance complémentaire depuis le 5 septembre 2017.
De septembre 2017 à mars 2018, le ministère de la Santé a indiqué que 178 ordonnances de Mifegymiso ont été distribuées dans des pharmacies, dont 56 ont été entièrement ou partiellement couvertes par le programme provincial.
Le coût d’une ordonnance remboursé par le régime d’assurance-médicaments de la province varie d’un patient à l’autre, selon des facteurs comme le revenu. Par exemple, les patientes enregistrées comme personnes à faible revenu payent 2 $ par ordonnance.
Un porte-parole du ministère de la Santé de la Saskatchewan a mentionné par courriel que le Mifegymiso, ou RU-486, est couvert de la même manière que les autres médicaments sur ordonnance dans la province. Le coût de Mifegymiso dépend donc du plan d’assurance médicaments de la patiente. Sans couverture, la pilule abortive coûte environ 360 $, selon une estimation du ministère.
C’est un prix qui peut être prohibitif, selon Heather Hale, directrice générale de la clinique de santé sexuelle de Saskatoon.
« J’aimerais que le Mifegymiso soit accessible à tous. Si on n’a pas d’assurance privée ou qu’on n’est pas couvert pas un autre régime, le prix est un obstacle pour certaines personnes », ajoute-t-elle.
Gratuite ailleurs
À l’heure actuelle, la pilule abortive est offerte gratuitement avec l’assurance maladie en Colombie-Britannique, en Alberta, en Ontario, au Québec, au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse.
« Vous recevez votre prescription, vous allez à la pharmacie et vous montrez simplement votre carte d’assurance maladie pour recevoir le médicament gratuitement », indique Frédérique Chabot, directrice pour la promotion de la santé à Action Canada : pour la santé et les droits sexuels.
Cette dernière croit également que le Mifegymiso peut combler l’écart dans l’accès aux services d’avortement dans les régions rurales et éloignées du Canada en permettant aux patientes d’y avoir accès par l’intermédiaire d’un médecin de famille, plutôt que de devoir se rendre dans les centres urbains.
Le ministère de la Santé de la Saskatchewan a dénombré environ 1270 avortements, incluant les procédures chirurgicales et médicales, entre le 5 septembre dernier et la fin du mois de mars 2018.