En septembre, l’Ontario régressera à un programme d’éducation sexuelle obsolète remontant à 1998 – ce qui compromettra la santé des jeunes.
L’Ontario retourne à l’âge des ténèbres de l’éducation sexuelle : à compter de septembre, les élèves de la province recevront l’un des programmes scolaires les plus obsolètes au pays, en comparaison avec les autres provinces et territoires.
En reprenant un programme qui date de 20 ans, l’Ontario compromet la capacité des jeunes personnes de vivre leur vie en sécurité et en santé – en plus de violer leurs droits humains. Chaque jeune du Canada a le droit à une éducation sexuelle complète, de qualité et fondée sur les données probantes. Les gouvernements sont assujettis à des obligations – et ils ont notamment le devoir de s’assurer que leurs lois et politiques respectent le droit international des droits de la personne, ce qui inclut les droits à la santé, à l’information et à la non-discrimination. Compromettre l’éducation sexuelle, c’est compromettre ces droits. Un programme d’éducation sexuelle de qualité n’est pas un enjeu controversé : c’est un droit humain.
La plupart des parents du Canada appuient l’éducation sexuelle. En 2014, 94 % des parents ontariens étaient fortement d’accord pour dire que l’éducation sexuelle devrait être enseignée à l’école. Au Nouveau-Brunswick, en 2002, ce taux était de 94 %; en Saskatchewan, il était de 92 % en 2008. Ces fortes majorités de voix sont toutefois obscurcies par une minorité petite, mais bruyante, qui fait opposition aux droits des jeunes, des femmes et des personnes et communautés LGBTQ2+.
La recherche révèle également que les jeunes veulent plus que des informations sur la reproduction et une démonstration consistant à placer un condom sur une banane. Les relations saines, le VIH et le plaisir sexuel faisaient partie des sujets principaux à propos desquels les jeunes ont dit vouloir être informé-es, dans le cadre du Toronto Teen Survey de 2015 – mais moins de 30 % des jeunes qui y ont participé avaient reçu de l’éducation sur les relations saines et personne n’a déclaré avoir appris quoi que ce soit au sujet du plaisir sexuel.
Offrir une éducation sexuelle complète n’est pas une question d’intérêts spéciaux ou de politique : c’est plutôt s’assurer que les jeunes reçoivent l’information nécessaire afin de vivre leur vie en sécurité et en santé, et de s’épanouir.
En tant qu’organisme national de plaidoyer œuvrant à la défense et à la promotion des droits sexuels et génésiques, Action Canada continuera de travailler sans relâche à faire en sorte que le droit de tous les jeunes à une éducation sexuelle complète soit respecté, quel que soit leur lieu de résidence.