L’Alberta a mis à jour son programme scolaire K-4 (c.-à-d. pour les enfants de la maternelle à la 4e année) et Action Canada se réjouit des consultations annoncées pour les parents et l’ensemble de la société civile. Nous nous réjouissons d’y constater l’inclusion de leçons axées sur la promotion du consentement, de relations saines et de la diversité culturelle. Toutefois, nous éprouvons une vive préoccupation en constatant l’absence complète de contenu sur l’orientation sexuelle et le genre (y compris l’identité et l’expression de genre ainsi que la remise en question des normes de genre, des stéréotypes et de la conception binaire du genre), dans ce nouveau programme K-4.
Action Canada comptait parmi les organismes qu’a consultés le Gouvernement de l’Alberta concernant les normes internationalement reconnues pour l’éducation sexuelle. Les ministères de l’Éducation et de la Santé ont tous deux été informés de l’importance d’une approche à l’éducation qui soit fondée sur les droits humains. L’application de cette perspective à une part du nouveau contenu est matière à se réjouir, mais en contrepartie l’absence de toute discussion sur le genre et l’orientation sexuelle constitue une énorme lacune, dans ce programme d’apprentissage – et il faut remédier à ce problème afin de respecter les droits des jeunes personnes de l’Alberta à la santé et à la non-discrimination.
Il a été démontré que les programmes scolaires les plus efficaces pour améliorer les résultats de santé, en particulier en ce qui a trait à la réduction des taux d’infections transmissibles sexuellement (ITS) et de grossesse non planifiée, sont ceux qui mettent l’accent sur les façons dont l’expérience que les jeunes ont du monde est influencée par le genre et le pouvoir (Haberland et Rogow, 2015). Il est crucial d’intégrer des discussions sur le genre (y compris pour remettre en question les normes, scripts et conceptions binaires qui s’y rattachent) dans le contenu d’« éducation sexuelle » comme les notions de consentement et de relations saines.
Des données démontrent également un lien crucial entre l’éducation sexuelle complète et inclusive, d’une part, et l’atténuation de la violence fondée sur le genre, d’autre part, y compris l’intimidation homophobe et transphobe, le harcèlement sexuel et l’agression sexuelle (UNESCO 2018; Baams, Dubas, Van Aken, 2017). Nous recommandons vivement l’inclusion d’éléments de contenu approprié à l’âge des élèves, en ce qui a trait à l’orientation sexuelle (incluant les familles LGBTQ+) et au genre, dans toute la diversité de ces réalités, de même que sur les manières dont les normes de genre ainsi que les scripts et conceptions binaires s’y rattachant subissent des influences du pouvoir.
Toute jeune personne a le droit de recevoir une éducation sexuelle complète, fondée sur les données probantes et de grande qualité (ce qui inclut l’information sur le genre et sur l’orientation sexuelle) – et tous les gouvernements ont l’obligation de veiller au respect de ces droits.
En l’absence de ce contenu, le Gouvernement de l’Alberta échoue activement à favoriser la santé et le bien-être des jeunes, en particulier des enfants et familles LGBTQ+. Nous espérons qu’un travail plus complet sera réalisé afin d’inclure ces éléments de contenu et nous sommes disposé-es et aptes à continuer d’appuyer les ministres albertains de l’Éducation et de la Santé pour que cette lacune soit comblée avant qu’elle n’ait de répercussions sur les élèves.
Action Canada travaille dans toutes les régions du pays et à tous les échelons afin de rehausser la qualité des programmes d’éducation sexuelle que les élèves reçoivent; nous faisons cela en offrant des ressources expertes, d’actualité et fondées sur les droits humains; et nous continuerons de travailler avec les provinces et territoires, partout au pays, en collaborant à des réformes des programmes afin que ceux-ci répondent aux besoins de tous les élèves, au Canada.