Aujourd’hui, c’est la Journée internationale des femmes (JIF) et il ne reste que 224 jours avant l’élection fédérale au Canada! À vos marques, soyez prêt-es : les féministes du pays en ont long à dire!
À l’heure où nous célébrons nos mouvements et notre activisme, gardons l’œil sur le Gouvernement du Canada et sur notre avenir politique collectif. Qu’est-ce qui fonctionne, dans les politiques, les programmes et les initiatives du gouvernement? En quoi ratent-ils la cible? Où échouent-ils carrément?
En cette JIF d’année électorale, Action Canada a le plaisir d’annoncer sa Liste de souhaits pour la campagne électorale de 2019! Surveillez la parution de notre trousse électorale complète, qui contiendra des propositions de politiques, des informations élémentaires et des questions pour les candidat-es!
Nous en avons assez de demander l’accès à l’avortement au Canada. Pas vous? L’égalité d’accès est ENCORE limitée par l’âge, les ressources financières, l’emplacement géographique, le statut d’immigration, et par des médecins qui refusent de fournir ce service pour des motifs moraux et religieux. La pilule abortive n’est pas encore gratuite dans deux provinces et un territoire, même si la Loi canadienne sur la santé OBLIGE le Gouvernement du Canada à intervenir là où l’accès à l’avortement est restreint.
Nous demandons au Canada de retenir les transferts de fonds des provinces et territoires qui échouent à assurer la disponibilité et l’accessibilité des services d’avortement.
Les jeunes reçoivent une éducation à la sexualité inégale et inférieure à la norme, à travers le pays. Le Gouvernement du Canada a l’obligation en vertu des droits humains de promouvoir des programmes scolaires scientifiquement exacts, sensibles au genre, inclusifs des personnes LGBTQ+, et positifs à l’égard du sexe. Il doit s’assurer que les provinces et territoires ne restreignent pas et ne font pas régresser l’éducation à la sexualité qui respecte les droits humains des jeunes. Ceci signifie que le gouvernement fédéral doit impliquer activement les provinces et territoires afin de répondre aux lacunes dans la prestation d’éducation sexuelle et dans sa qualité, et de soutenir les personnes qui enseignent cette matière. Le Canada doit garantir les droits humains partout, y compris dans les salles de classe! L’accès à une éducation sexuelle de qualité ne devrait pas dépendre de votre code postal.
Nous demandons au Canada de travailler à régler les problèmes d’éducation sexuelle inférieure à la norme, inégale et régressive, à travers le pays.
La criminalisation des corps, de la sexualité, du genre et de la reproduction entraîne des préjudices et des risques importants pour la santé. Au Canada, les travailleuses du sexe qui prennent des mesures pour protéger leur santé et leur sécurité s’exposent à des poursuites pénales. La Cour suprême du Canada a tranché que la criminalisation du travail du sexe favorise la violence et porte atteinte aux droits humains; or, trois ans et demi plus tard, le gouvernement n’a toujours pas abrogé la Loi sur la protection des collectivités et des personnes victimes d’exploitation (LPCPVE), une législation dangereuse qui expose quotidiennement les travailleuses du sexe à des risques.
Nous demandons au Gouvernement du Canada d’invalider les dispositions du Code criminel qui sont discriminatoires à l’égard des travailleuses du sexe et d’abroger immédiatement la LPCPVE!
Le Canada est le seul pays du monde qui a un régime universel de couverture des soins de santé, mais qui n’est pas doté de stratégie nationale d’assurance-médicaments. La capacité de gérer votre fertilité, de décider si vous aurez un/des enfant(s) et à quel moment, d’avoir une grossesse saine, d’affirmer votre genre, et de prévenir, traiter ou prendre en charge des infections transmissibles sexuellement (y compris le VIH) ne devrait pas dépendre de votre revenu, de votre code postal ni de votre statut d’immigration. Une stratégie nationale d’assurance-médicaments doit inclure tous les médicaments et couvrir tous les individus, en particulier les plus marginalisés.
Nous demandons une assurance-médicaments universelle à payeur unique qui respecte le droit à la santé de toutes et de tous!
Le recul des droits des femmes aux États-Unis et dans d’autres pays menace la santé et la vie de femmes et de filles dans le monde. Le Canada s’est bravement porté à la défense des droits sexuels et génésiques par son aide au développement et ses politiques étrangères. Mais ce financement du Canada prendra fin dans moins d’un an. Aujourd’hui plus que jamais, la communauté internationale a besoin que le Canada intensifie son leadership pour la santé et les droits sexuels et génésiques. Un investissement de 500 millions $ pendant dix ans (débutant en 2020) dans les domaines négligés en SDSG positionnerait le Canada comme un leader mondial et éviterait la régression des droits des femmes et de l’égalité des genres. Cet investissement serait en harmonie avec la vision générale du Canada relativement au secteur de la santé dans le monde, concernant une approche globale au leadership canadien au-delà de 2020, qui demande un montant de 1,4 milliard $ pour la santé mondiale.[1]
Nous demandons des investissements soutenus en SDSG mondiale afin de répondre aux besoins des femmes et des filles dans le monde et de promouvoir leurs droits!
[1] Le Plan d’action Prospérer est une vision collective pour le leadership du Canada dans l’avenir, en ce qui touche la santé et les droits des femmes, des adolescentes et des filles, dans le monde; il a été développé et appuyé par plus de 100 des principaux organismes du Canada dans le domaine de la santé mondiale. Ensemble, ces intervenants demandent un engagement renouvelé de 1,4 milliard $ en santé mondiale au-delà de 2020, dont 500 millions $ consacrés à des domaines négligés en SDSG.