Action Canada pour la santé et les droits sexuels a publié la première analyse comparative des politiques des provinces et territoires du Canada en matière de contraception. L’Atlas des politiques sur la contraception au Canada classe les provinces selon leur performance globale, de la meilleure à la moins bonne, sur la base d’une évaluation des politiques gouvernementales en vigueur pour favoriser l’accès aux produits contraceptifs et à l’information sur la contraception. Ce classement intervient quelques mois après que la Colombie-Britannique est devenue la première province canadienne à offrir la gratuité de la contraception – relançant un mouvement national en faveur d’une couverture universelle de la contraception.
Les résultats de l’analyse montrent qu’au Canada, malgré l’existence d’un système de soins de santé universel, l’accès à la contraception dépend encore largement du lieu où l’on vit. L’Atlas classe la Colombie-Britannique et le Québec comme les provinces les plus performantes du Canada, tandis que Terre-Neuve se classe dernière.
« Quels que soient votre lieu de résidence, votre emploi ou votre solde en banque, vous devriez avoir la possibilité de choisir si vous voulez avoir des enfants, quand et avec qui. L’accès gratuit à une grande variété de moyens contraceptifs est essentiel pour que les gens puissent faire ces choix », déclare Insiya Mankani, coordonnatrice de la recherche pour l’Atlas, chez Action Canada pour la santé et les droits sexuels.
L’Atlas examine 5 critères et 15 sous-critères, évaluant les politiques de couverture des coûts, le champ d’action des prescripteur·trice·s, les informations fournies par le gouvernement et l’éducation du public en ce qui concerne la contraception. L’analyse a révélé qu’alors que certaines provinces disposent de politiques globales offrant une contraception subventionnée de manière universelle, d’autres ne couvrent qu’un nombre limité de méthodes ou n’offrent une couverture qu’à certains groupes de population, ce qui limite l’équité de l’accès.
L’Ontario était la seule province où un bureau de santé publique avait un site Web pour aider à contrer les « mythes » ou « informations erronées » concernant la contraception. Quatre provinces fournissaient des informations sur la contraception uniquement en anglais. Ces lacunes en matière d’information, auxquelles s’ajoute le coût élevé de la contraception, constituent des obstacles importants à l’accès à la contraception. Action Canada pour la santé et les droits sexuels a élaboré l’Atlas de la contraception en partenariat avec le Groupe de recherche sur l’avortement et la contraception (CART-GRAC) de l’Université de la Colombie-Britannique afin de mettre en évidence les domaines de politiques à améliorer pour que les femmes et les personnes de tous les genres qui peuvent devenir enceintes puissent avoir un accès complet à la contraception.
Des politiques qui aident les gens à planifier et à espacer leurs grossesses offrent des avantages supplémentaires en améliorant l’éducation, le revenu, les contributions à la main-d’œuvre et aux communautés, et en offrant un meilleur départ pour les enfants qu’ils prévoient d’avoir. L’amélioration de l’équité d’accès à la contraception pour les personnes aux quatre coins du Canada nécessitera des réformes des politiques pour améliorer à la fois la disponibilité de la contraception et la diffusion de l’information.
« La recherche montre que chaque dollar investi dans l’accès à la contraception permet d’économiser jusqu’à neuf dollars dans le secteur public », souligne Wendy V. Norman, professeure et titulaire d’une chaire de recherche de l’Agence de la santé publique du Canada. « La couverture de la contraception donne aux gens des outils de prévention qui réduisent les coûts globaux du système de santé pour les grossesses non planifiées et les ITS. »
Nous avons constaté, dans chaque province/territoire du Canada, d’importants domaines à améliorer pour assurer l’accès à la contraception en tant que droit humain. En outre, le gouvernement fédéral pourrait avoir un impact égalisateur considérable en mettant en place une politique nationale de couverture des coûts de la contraception dans le cadre de la mise en œuvre de l’assurance-médicaments.