Les ITS sont-ils courants au Canada?

Plusieurs personnes trouvent difficile ou gênant de parler des infections transmissibles sexuellement (ITS). Pourtant, ces infections sont plus répandues que ce que croient la plupart des gens. Par exemple : 75 % des adultes auront contracté au moins un des types de virus du papillome humain (VPH) au cours de leur vie; plus de 100 000 cas de chlamydia sont déclarés chaque année, au Canada; et on estime que jusqu’à une personne sur sept qui est âgée de 14 à 59 ans pourrait être infectée par le VHS-2, le virus qui cause l’herpès génital. Si vous avez une ITS, sachez que vous n’êtes pas la seule personne dans cette situation, et que ce n’est pas quelque chose de honteux ou pour lequel vous devriez être mal à l’aise.

La stigmatisation, la honte et la peur associées aux ITS sont bien réelles et elles touchent de nombreuses personnes. Ceci peut rendre difficile de parler des ITS – de leur prévention et de leur dépistage. Cette difficulté est amplifiée par le silence qui entoure le sujet; si on ne parle pas d’ITS entre nous, on a l’impression qu’elles sont moins courantes, et une plus grosse affaire, qu’en réalité.

Les ITS les plus répandues parmi les jeunes, au Canada, sont la chlamydia et l’infection à VPH. En plus d’être fréquentes, dans la majorité des cas ces deux ITS sont asymptomatiques (sans symptômes) – c’est ce qu’on appelle des « infections silencieuses ».

Les ITS asymptomatiques peuvent se transmettre à nos partenaires sans qu’on s’en rende compte, et finir par causer des complications si elles ne sont pas identifiées par des tests de dépistage et immédiatement traitées. Apprendre à parler avec notre ou nos partenaires, au sujet de la pratique du sexe plus sécuritaire, de même que du moment et des lieux où se faire dépister, peut nous aider à normaliser le fait de prendre soin de notre santé sexuelle, en plus de réduire la stigmatisation des ITS.

La stigmatisation, c’est un ensemble d’attitudes négatives ainsi que de langage et de comportements négatifs à l’égard de personnes qui, dans le cas qui nous occupe ici, ont une ITS. La stigmatisation peut résulter d’un manque d’information sur les ITS et d’une peur de conséquences inconnues, sur notre corps, notre santé et nos relations. La stigmatisation peut être alimentée par des stéréotypes concernant qui contracte des ITS et ce que cela révèle de « cette personne » ou « ces gens-là ». Plusieurs d’entre nous font des suppositions quant aux « sortes » de personnes qui contractent des ITS; et ceci affecte fortement notre ouverture ou non à parler des ITS. Une autre conséquence est que les ITS semblent moins courantes qu’elles le sont en réalité – et l’idée d’en contracter une, ou de recevoir un résultat positif à un dépistage d’ITS, peut sembler effrayante pour cette même raison.

La stigmatisation entourant les ITS peut être aggravée pour une personne qui rencontre déjà des préjugés à son égard à cause de sa race, de son identité ou expression de genre, ou de son orientation sexuelle, entre autres. Mélangées à la honte et à la stigmatisation concernant le sexe, l’oppression systémique et les suppositions négatives peuvent avoir des répercussions sur notre santé et sur notre capacité de trouver du soutien et d’avoir accès à des soins de santé.

Toute personne active sexuellement peut contracter une ITS et la transmettre. Plusieurs d’entre nous en auront une (ou plusieurs), au cours de notre vie. La pratique du sexe plus sécuritaire, les dépistages périodiques et les traitements si nous contractons des infections réduisent considérablement le risque de contracter ou de transmettre une ITS. La stigmatisation est néfaste pour notre santé – alors commençons à parler plus ouvertement de ce qu’on peut faire pour prendre soin de nous et de notre santé.

Mis à jour le 2019-04-09
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