Source: Dominique Brunet-Vaudrin | Radio-Canada
Trois mois après que plusieurs provinces ont annoncé leur volonté d’offrir la pilule abortive Mifegymiso sans frais, les Saskatchewanaises ne savent pas si elles pourront un jour y avoir accès gratuitement. Ce médicament, conçu pour provoquer un avortement jusqu’à sept semaines de grossesse, a été approuvé par Santé Canada en 2015.
Le gouvernement de la Saskatchewan affirme qu’il évalue toujours la possibilité d’ajouter la pilule abortive, connue sous le nom RU-86, à sa liste de médicaments remboursés par l’assurance maladie. « Nous prévoyons faire du progrès dans ce dossier ou même prendre une décision d’ici la fin de l’été », explique dans un courriel Shirley Xie, une porte-parole du ministère de la Santé.
Elle ajoute que les directives données par Santé Canada pour administrer ce médicament rendent la prise de décision plus complexe. L’organisation exige notamment qu’un médecin remette en main propre la pilule et qu’il discute avec la patiente des risques qui y sont liés. Rien n’oblige toutefois cette dernière à l’avaler devant le médecin.
Un accès inégal
Action Canada pour la santé et les droits sexuels estime que toutes les Canadiennes devraient avoir accès gratuitement à la Mifegymiso. L’agente aux informations sur la santé de l’organisme Frédérique Chabot ajoute que cette pilule augmenterait l’accès à l’avortement dans les régions éloignées.
Jusqu’à présent, seulement l’Alberta, l’Ontario, le Québec ainsi que le Nouveau-Brunswick se sont engagés à offrir ce médicament sans frais. Alors qu’il est disponible gratuitement au Nouveau-Brunswick depuis quelques jours, le Québec vient d’annoncerqu’il le sera sur son territoire dès cet automne.
En ce moment, la pilule est disponible en Saskatchewan, mais les femmes qui désirent y avoir recours doivent payer. Selon Frédérique Chabot, elle coûte entre 300 et 450 $.
« On n’a rien entendu de la part de la Saskatchewan en ce qui a trait à leur intérêt à joindre les provinces qui ont promis la couverture universelle pour leurs résidents », note-t-elle. « On sait que la province a souvent pris des décisions qui ont compromis l’accès à l’avortement. C’est un endroit où l’accès à l’avortement est difficile. »