FAQ sur le dépistage d’ITS

Au cabinet du ou de la prestataire de soins de santé, on te fera entrer dans la salle d’examen pour une brève conversation avec le/la clinicien·ne. Cette personne pourrait te demander un historique de tes rapports sexuels (ceci peut inclure des questions sur le nombre de tes partenaires sexuel·le·s et leur genre), ton statut actuel monogame ou pas, si tu as déjà eu des ITS, les types d’activités sexuelles que tu as, et si tu utilises des condoms et/ou des moyens contraceptifs. 

Ces questions devraient t’être posées sans jugement et ne devraient pas te sembler intrusives, mais certain·e·s prestataires sont plus habiles que d’autres. Il est normal d’être gêné·e ou nerveux·se à l’idée de parler de sexualité. Tu peux refuser de répondre à toute question que tu trouves envahissante ou qui te met mal à l’aise. Mais puisque différents tests sont utilisés pour dépister différentes ITS, le fait de fournir l’information demandée (si tu te sens à l’aise de le faire) peut aider à déterminer quels dépistages te conviennent le mieux.

Différentes ITS nécessitent différents types de dépistage. Selon ce pour quoi tu te fais dépister, tu pourrais passer un dépistage à partir d’un prélèvement sur un écouvillon (bâtonnet ouaté), ou sur un échantillon d’urine ou de sang, ou un examen visuel par le/la prestataire. Dans certains cas, un examen physique ou un autre type de test pourrait être effectué.

Des tests d’urine sont utilisés pour dépister la chlamydia et la gonorrhée. Ton/ta prestataire de soins ou clinicien·ne te donnera un petit contenant de plastique et tu iras à la salle des toilettes pour y uriner. Le contenant est envoyé dans un laboratoire pour analyse. Tu n’obtiendras pas ton résultat immédiatement.

Des analyses de prélèvement sur un écouvillon (bâtonnet ouaté) sont effectuées pour dépister la chlamydia et la gonorrhée, mais le dépistage est plus souvent effectué à partir d’un échantillon d’urine (comme indiqué ci-dessus), car ce test est plus facile ou moins invasif qu’un prélèvement sur bâtonnet. Pour un prélèvement sur un bâtonnet ouaté, un·e prestataire de soins utilisera un bâtonnet qui ressemble à un coton-tige (Q-Tip) pour prendre une petite quantité de liquide de ton vagin, de ton urètre, de ta gorge ou de ton anus, selon la région de ton corps qui est susceptible d’être atteinte. Si tu préfères prélever l’échantillon toi-même, tu peux généralement le faire. Tu n’obtiendras pas ton résultat immédiatement. Il y a de plus fortes chances qu’on te fasse un prélèvement sur bâtonnet ouaté si tu as des symptômes comme des écoulements ou si tu passes un autre examen (comme un test Pap) qui nécessite une méthode similaire. Les prélèvements sur bâtonnet ouaté peuvent également servir à dépister d’autres infections comme la trichomonase ou les infections à levures.

Des tests sanguins sont utilisés pour dépister le VIH, la syphilis ainsi que les hépatites B et C.  Pour un test sanguin, le/la prestataire de soins de santé utilisera une petite aiguille pour remplir une petite fiole avec du sang provenant de ton bras. L’échantillon de sang est ensuite envoyé dans un laboratoire pour analyse. Tu n’obtiendras pas ton résultat immédiatement. La seule exception est le dépistage du VIH au point de services : dans ce cas, le ou la prestataire de soins de santé piquera le bout d’un de tes doigts, prendra quelques gouttes de sang et t’annoncera ton résultat généralement en environ 15 minutes. Les cliniques n’offrent pas toutes ce type de test, donc il est préférable de téléphoner avant si tu souhaites t’en assurer.

Examen visuel : Parfois, un·e prestataire de soins de santé peut diagnostiquer certaines ITS par un simple examen visuel. On peut en effet diagnostiquer des choses comme l’herpès ou les verrues génitales en les voyant, si tu as une poussée. Le/la prestataire peut également prélever un échantillon, par exemple de l’écoulement d’une lésion d’herpès, qui sera envoyé à un laboratoire pour un dépistage de confirmation. Si tu n’as pas de symptômes, tu ne seras pas dépisté·e pour les choses qui peuvent être diagnostiquées par un examen visuel.

Oui! Les dépistages d’ITS et les examens physiques peuvent être effectués même si tu es menstruée. Si tu te sens plus à l’aise d’attendre un jour ou deux, c’est correct aussi! 

Les tests Pap sont une mesure de prévention pour les cancers du col utérin, du vagin et de l’anus. Techniquement, ce ne sont pas réellement des dépistages d’ITS, puisque le/la prestataire de soins ne cherche pas de signe d’infection transmissible sexuellement, mais plutôt des cellules anormales sur ton col utérin et/ou dans ton rectum (dans le cas d’un test Pap anal). Un test Pap est un peu comme une vérification pour s’assurer que tous les tissus sont en santé et qu’il n’y a pas de trouble préoccupant qui se développe et qui devrait être traité.

Le test Pap, en soi, est une courte procédure : un petit échantillon de cellules du col utérin est recueilli à l’aide d’une brosse ou d’une spatule pour être examiné au microscope. 

Les personnes qui ont un col utérin et qui sont (ou ont été) sexuellement actives (quelle que soit leur identité de genre, le sexe assigné de leurs partenaires sexuel·les ou le type de relations sexuelles qu’elles ont) devraient passer périodiquement un test Pap à partir d’un certain âge. Tu peux te renseigner auprès de ton/ta prestataire de soins pour connaître les lignes directrices en vigueur dans ta région.  

À l’occasion d’un test Pap, ton/ta prestataire de soins pourrait te demander si tu veux faire les dépistages pour les ITS en même temps. Dans ce cas, un prélèvement additionnel sur écouvillon (bâtonnet ouaté) sera effectué, pour le dépistage de la chlamydia et de la gonorrhée. La décision t’appartient; plusieurs personnes trouvent qu’il s’agit d’un moment pratique pour se faire dépister. Si ton/ta prestataire de soins ne te pose pas la question et que tu désires te faire dépister pour les ITS au même rendez-vous que celui de ton test Pap, dis-lui.

Le moment de la réception de tes résultats dépend de la clinique où tu vas et du type de dépistage que tu passes. Par exemple, les tests d’urine et de prélèvement sur écouvillon (bâtonnet ouaté) peuvent prendre environ une semaine, alors que les tests sanguins peuvent prendre deux semaines ou plus. Il est important également de savoir que plusieurs cliniques ne communiqueront pas avec toi si les résultats de tes tests sont négatifs. Si tu n’as pas d’appel de la clinique, c’est très probablement parce que les résultats de tes tests sont négatifs. Si tu as des inquiétudes, tu peux appeler la clinique et demander de connaître tes résultats au téléphone.

La seule exception à l’attente est le dépistage du VIH au point de services, qui permet d’obtenir ton résultat en quelques minutes. Puisque les cliniques n’offrent pas toutes ce type de test, assure-toi de demander s’il est offert, si tu désires ce test rapide.

Oui, tes résultats sont confidentiels, mais cette confidentialité a des limites, notamment en raison des règles sur la déclaration obligatoire d’ITS et la notification des partenaires (parfois appelée « relance des contacts »).

Si tu reçois un diagnostic d’ITSS à déclaration obligatoire (gonorrhée, chlamydia, syphilis, VIH et hépatites A, B et C), la clinique où tu as reçu ton résultat positif devra signaler ce diagnostic à l’unité de santé publique de ta région. 

L’unité de santé publique est tenue d’aviser tout·e partenaire qui aurait pu être exposé·e également, pour que ces personnes puissent aussi se faire dépister et traiter. Tu seras habituellement contacté·e par un·e infirmier·ère de santé publique et invité·e à dire les noms et coordonnées de tes partenaires sexuel·le·s actuel·le·s et passé·e·s. En contactant tes partenaires, on ne révélera pas ton nom. On informera simplement ces personnes qu’elles ont été en contact avec une certaine ITS. 

Tu peux par ailleurs choisir d’avoir toi-même cette conversation avec tes partenaires, au lieu que l’appel leur vienne de la santé publique. Certain·e·s prestataires indiquent à l’unité de santé publique qu’ils/elles ont discuté avec toi de la notification des partenaires et que tu en parleras toi-même à ton/ta/tes partenaire·s, et alors l’infirmier·ère de santé publique n’aura pas besoin de te contacter. 

Si cette démarche te cause de la nervosité, ou si tu t’inquiètes des conséquences possibles, ton/ta prestataire de soins de santé peut te donner de l’information détaillée sur ce à quoi t’attendre, dans le processus de notification des partenaires, et même t’offrir des suggestions sur la façon d’amorcer cette conversation.

Si tu as une carte d’assurance maladie du gouvernement de ta province ou de ton territoire, le dépistage des ITS est gratuit. Si tu n’as pas d’assurance maladie provinciale/territoriale, certaines cliniques offrent des services de dépistage sans carte. Tu peux vérifier à l’avance pour savoir si la clinique accepte de te fournir des services sans que tu présentes une carte. Si tu as une couverture médicale provinciale/territoriale mais pas de carte physique (p. ex., si tes parents ou ton/ta tuteur·trice gardent ta carte santé pour toi), tu pourrais quand même être en mesure d’obtenir des services si tu as le numéro de ta carte santé ou une photo de cette carte. Renseigne-toi auprès de la clinique pour savoir si elle peut t’offrir des services sans ta carte physique.

Tu peux trouver une clinique de dépistage d’ITS près de chez toi en consultant notre liste de services à proximité.

Si tu demandes à te faire dépister pour « tout » ou un « dépistage d’ITS général », le/la clinicien·ne croira généralement que tu parles simplement d’un test d’urine, pour le dépistage des ITS bactériennes les plus courantes : la chlamydia et la gonorrhée.

Si tu désires te faire dépister aussi pour des ITS autres que la chlamydia et la gonorrhée, il peut être utile d’être préparé·e et de savoir quels dépistages tu souhaites passer ou quelles ITS t’inquiètent.

Si tu as demandé de te faire dépister pendant ton plus récent test Pap, mais sans demander expressément des tests sanguins additionnels, il y a de bonnes chances que tu n’aies eu que des tests de prélèvements pour la chlamydia et la gonorrhée, en plus de la détection des changements dans les cellules du col utérin, qui était l’objet principal du test Pap. Cela signifie qu’on ne t’a pas fait de dépistage pour les ITS qui nécessitent une analyse sanguine – par exemple, le VIH et la syphilis. Si tu désires te faire dépister pour ces ITSS également, demande à ton/ta prestataire de soins. Pour savoir avec certitude quelles ITS ont été dépistées, demande à ton/ta prestataire de soins.

Il est normal et fréquent de ressentir de l’anxiété avant de passer un test, en particulier si c’est ta première fois, ou si tu es particulièrement inquiet·ète d’obtenir un résultat positif. Pour s’aider, certaines personnes écrivent quelques notes à l’avance sur ce qu’elles veulent demander. Tu peux également demander à la clinique, à l’avance, comment ça se passe; tu peux même demander de faire une visite de la clinique.

Il est complètement normal que l’anxiété persiste même après ton dépistage et la réception d’un résultat négatif. Si tu n’arrives pas à te défaire de l’anxiété concernant la possibilité d’avoir une certaine ITS, même après avoir reçu un résultat négatif au dépistage, communique avec ta clinique locale de santé sexuelle; on pourra te proposer des ressources, comme quelqu’un à qui parler de ce que tu ressens, pour t’aider à gérer cette inquiétude.

Il peut être difficile de demander à ton/ta prestataire de soins de te faire des dépistages d’ITS. Te faire refuser un service ou te faire dire que ça n’est pas pertinent pour toi peut être décourageant. Tu as droit au dépistage d’ITS! Tu as droit à la santé et à l’information. 

Pour trouver un·e autre prestataire de soins de santé et essayer à nouveau, tu peux chercher une clinique de santé sexuelle dans ta région en consultant notre liste de cliniques, ou téléphoner ou envoyer un texto à notre Ligne d’accès pour trouver une clinique de santé sexuelle ou d’autres services pertinents dans ta région.