La santé et les droits sexuels et génésiques (SDSG) englobent la gamme complète des droits humains qui concernent la sexualité, le genre et la reproduction, y compris la santé sexuelle et génésique. La SDSG s’appuie sur le droit humain de tout individu de prendre des décisions libres et éclairées concernant sa vie sexuelle et génésique à l’abri de la violence, de la coercition et de la discrimination. La SDSG ne se limite pas à l’absence de maladies sexuelles ou génésiques : elle inclut le bien-être physique, émotionnel, mental et social en lien avec la sexualité et la reproduction. Il est essentiel de répondre à l’éventail complet des besoins de toutes les personnes en lien avec la santé et les droits sexuels et génésiques, tout au long de leur vie, afin d’assurer une société juste et de réaliser les droits de chaque personne à la vie, à la santé, à l’égalité et à la protection contre la discrimination.
La stigmatisation du sexe, du plaisir et de la sexualité des adolescent-es – renforcée par des normes systémiques sociales et de genre qui ne reconnaissent pas le droit des femmes et des jeunes à contrôler leur propre corps – contribue à l’exclusion et à la négligence de la SDSG dans le discours public, les politiques de l’État et ses mesures budgétaires. Ces normes sociales et politiques profondément ancrées existent dans toutes les régions du monde, ont un impact disproportionné sur les communautés déjà soumises à des formes multiples et croisées de discrimination, et créent des lacunes dans les systèmes de protection sociale et de santé qui peuvent avoir des conséquences fatales.
Bien que les droits sexuels et génésiques soient reconnus dans les lois nationales et les traités internationaux, et constituent une composante essentielle du développement durable, de l’égalité des genres et du cadre des droits humains, leur mise en œuvre et la responsabilisation demeurent un défi. Des investissements et des progrès ont été réalisés; mais les gains sont irréguliers et des lacunes subsistent, plusieurs domaines négligés nécessitant une attention accrue et des niveaux d’investissement plus élevés.
Ces domaines comprennent les soins d’avortement sécuritaire, les soins complets en matière de contraception, le plaidoyer pour la SDSG, de même que la SDSG des adolescent-es, qui inclut l’éducation sexuelle complète.
En juin 2019, le Canada a annoncé qu’il allait augmenter son investissement dans la santé et les droits sexuels et génésiques au palier mondial pour atteindre 700 millions de dollars par an d’ici 2023. Cette initiative est censée se poursuivre sur une période de dix ans, jusqu’en 2030, dans le cadre d’un engagement annuel plus important de 1,4 milliard de dollars pour la santé et les droits dans le monde. Une particularité de cet engagement de dix ans est le point de mire sur l’avancement de quatre des domaines les moins bien financés en matière de SDSG. Cet engagement très bienvenu reconnaît l’interdépendance en SDSG et la nécessité d’une approche globale répondant aux besoins de toutes les personnes tout au long de leur vie.
La présente boîte à outils interactive aborde ces quatre domaines négligés de la SDSG, leur importance dans le respect des droits humains et les raisons pour lesquelles le Canada doit demeurer un porte-étendard de la SDSG et continuer à y investir.