Un dépistage au moins une fois par année est une excellente façon de prendre soin de ta santé. Mais au-delà du dépistage annuel de routine, il y a d’autres moments où il peut être utile de passer un dépistage d’ITS. Voici une petite liste aide-mémoire!
Il peut être utile de te faire dépister :
- Avant d’avoir un·e nouveau·elle partenaire sexuel·le. Si toi ou ton/ta/tes partenaire·s avez souvent de nouveaux·elles partenaires, il peut être utile de te faire dépister régulièrement, tous les trois à six mois.
- Si tu remarques des bosses, des écoulements, des éruptions cutanées ou d’autres changements sur ton corps.
- Si tu as ou si ton/ta/tes partenaire·s ont des rapports sexuels avec d’autres personnes.
- Si tu as eu des rapports sexuels avec une personne atteinte d’une ITS transmissible et n’as pas utilisé de condom ou d’autres méthodes de protection, ou si cette méthode a échoué (p. ex., le condom s’est brisé ou a glissé).
- Si tu as eu des rapports sexuels avec quelqu’un sans utiliser de condom ou une autre méthode de protection, et que tu ne sais pas si cette personne a une ITS (parce qu’elle ne s’est pas fait dépister depuis longtemps ou que vous n’avez pas parlé de dépistage).
Il n’y a rien de honteux à se faire dépister. Cela montre que tu prends soin de toi et des personnes qui t’entourent.
Le dépistage périodique devient alors quelque chose de normal et peut faire partie de tes autres soins de santé. Si tu as l’habitude de voir ton/ta dentiste ou ton/ta médecin de famille une fois par année, tu peux ajouter le dépistage d’ITS à tes habitudes régulières de soins personnels.
Types de dépistage d’ITS
Différentes ITS nécessitent différents types de dépistage. Selon ce pour quoi tu te fais dépister, tu pourrais passer un dépistage à partir d’un prélèvement sur un écouvillon (bâtonnet ouaté), ou sur un échantillon d’urine ou de sang, ou un examen visuel par le/la prestataire. Dans certains cas, un examen physique ou un autre type de test pourrait être effectué.
Des tests d’urine sont utilisés pour dépister la chlamydia et la gonorrhée. Ton/ta prestataire de soins ou clinicien·ne te donnera un petit contenant de plastique et tu iras à la salle des toilettes pour y uriner. Le contenant est envoyé dans un laboratoire pour analyse. Tu n’obtiendras pas ton résultat immédiatement.
Des analyses de prélèvement sur un écouvillon (bâtonnet ouaté) sont effectuées pour dépister la chlamydia et la gonorrhée, mais le dépistage est plus souvent effectué à partir d’un échantillon d’urine (comme indiqué ci-dessus), car ce test est plus facile ou moins invasif qu’un prélèvement sur bâtonnet. Pour un prélèvement sur un bâtonnet ouaté, un·e prestataire de soins utilisera un bâtonnet qui ressemble à un coton-tige (Q-Tip) pour prendre une petite quantité de liquide de ton vagin, de ton urètre, de ta gorge ou de ton anus, selon la région de ton corps qui est susceptible d’être atteinte. Si tu préfères prélever l’échantillon toi-même, tu peux généralement le faire. Tu n’obtiendras pas ton résultat immédiatement. Il y a de plus fortes chances qu’on te fasse un prélèvement sur bâtonnet ouaté si tu as des symptômes comme des écoulements ou si tu passes un autre examen (comme un test Pap) qui nécessite une méthode similaire. Les prélèvements sur bâtonnet ouaté peuvent également servir à dépister d’autres infections comme la trichomonase ou les infections à levures.
Des tests sanguins sont utilisés pour dépister le VIH, la syphilis ainsi que les hépatites B et C. Pour un test sanguin, le/la prestataire de soins de santé utilisera une petite aiguille pour remplir une petite fiole avec du sang provenant de ton bras. L’échantillon de sang est ensuite envoyé dans un laboratoire pour analyse. Tu n’obtiendras pas ton résultat immédiatement. La seule exception est le dépistage du VIH au point de services : dans ce cas, le ou la prestataire de soins de santé piquera le bout d’un de tes doigts, prendra quelques gouttes de sang et t’annoncera ton résultat généralement en environ 15 minutes. Les cliniques n’offrent pas toutes ce type de test, donc il est préférable de téléphoner avant si tu souhaites t’en assurer.
Examen visuel : Parfois, un·e prestataire de soins de santé peut diagnostiquer certaines ITS par un simple examen visuel. On peut en effet diagnostiquer des choses comme l’herpès ou les verrues génitales en les voyant, si tu as une poussée. Le/la prestataire peut également prélever un échantillon, par exemple de l’écoulement d’une lésion d’herpès, qui sera envoyé à un laboratoire pour un dépistage de confirmation. Si tu n’as pas de symptômes, tu ne seras pas dépisté·e pour les choses qui peuvent être diagnostiquées par un examen visuel.
Combien de temps après une exposition le dépistage donnera-t-il un résultat exact?
La période de temps qui doit s’écouler entre le contact sexuel et le moment où le dépistage d’ITS peut donner un résultat sûr est souvent appelée « période fenêtre ». La durée de la période fenêtre varie selon l’ITS. Voici quelques exemples de la période fenêtre pour des dépistages d’ITS courants :
- VIH : 95 % des dépistages d’anticorps (tests qui détectent la réaction du corps au virus) donneront un résultat exact après quatre à cinq semaines. Il faut compter de six semaines à trois mois pour pouvoir obtenir le résultat le plus exact possible, selon les installations de laboratoire disponibles. Renseigne-toi sur la période fenêtre dans ta région auprès de ton/ta prestataire de soins de santé. Les tests antigéniques (qui détectent plus directement la présence du virus) peuvent détecter le VIH entre deux et six semaines et demie après l’exposition.
- Chlamydia : Tu peux faire un dépistage 24 à 48 heures après l’exposition, mais le résultat sera plus exact après deux semaines.
- Gonorrhée : Tu peux faire un dépistage 24 à 48 heures après l’exposition, mais le résultat sera plus exact après sept jours.
- Syphilis : Cette infection a une période fenêtre de trois à quatre semaines, mais certaines lignes directrices suggèrent de répéter le dépistage après trois mois.
- Herpès : Le dépistage le plus exact pour l’herpès consiste à faire un prélèvement par écouvillon sur une lésion; le résultat sera donc plus sûr en présence de lésions pendant une poussée.
J’ai reçu un résultat positif – et maintenant?
Un résultat positif à un dépistage d’ITS est un aspect normal et fréquent lorsqu’on est sexuellement actif·ve. Un résultat positif pour une ou des ITS ne signifie rien à ton sujet ni au sujet de ta personnalité ou de ta valeur propre, même si l’on peut avoir l’impression contraire à cause de la stigmatisation qui entoure les ITS. Pour certaines personnes, l’impact de la stigmatisation des ITS (p. ex., avoir peur de ce que penseront les autres ou de la réaction que pourrait avoir un·e partenaire) semble être l’élément le plus difficile lorsqu’on a une ITS. Sache que les ITS sont plus fréquentes que ce qu’on peut imaginer; avoir une ITS ne signifie pas qu’on est une personne téméraire, irresponsable, ou qui ne vaut rien. La plupart des gens contracteront une ITS au cours de leur vie. Bref, tu n’es pas seul·e.
Ce qui vient après un résultat positif à un dépistage dépend de l’ITS que l’on a. Pour plusieurs ITS, il suffira d’un régime d’antibiotiques. Pour certaines, il s’agira d’options de traitement en continu pour contrôler les symptômes ou les poussées. Dans d’autres cas, il faudra traiter les symptômes immédiats et attendre que l’organisme élimine l’infection.
Les centres de santé sexuelle peuvent également être d’une grande assistance si tu as des émotions négatives au sujet d’un résultat positif au dépistage d’une ITS. Communique avec une clinique pour parler avec une personne qui pourra t’aider à gérer tes émotions concernant un résultat positif à un dépistage.
Tu peux également parler avec ton/ta médecin ou avec ton/ta prestataire de soins de santé, au sujet des traitements et des pratiques du sexe plus sécuritaire comme l’usage du condom, si tu as des questions. r doctor or health care professional about treatment and safer sex practices, such as condom use, if you have questions.
Tu peux téléphoner ou envoyer un texto à notre Ligne d’accès pour trouver une clinique de santé sexuelle ou d’autres services pertinents dans ta région.
Pour tirer le maximum de ton rendez-vous
Se faire dépister est souvent rapide et facile. Mais une bonne préparation peut faciliter la démarche, en particulier si ça te rend un peu nerveux·se ou si tu te fais dépister pour la première fois. Voici quelques conseils pour que ta visite soit simple et sans stress :
- Si tu as des questions spécifiques sur les ITS ou sur ta santé sexuelle en général, pense à les noter sur papier et à apporter ta liste de questions à la clinique. Il est facile d’oublier des questions importantes lors d’un rendez-vous.
- Apporte ta carte santé. Si tu n’as pas accès à cette carte ou n’en as pas, communique avec la clinique à l’avance pour vérifier s’il est possible de t’accueillir sans carte santé.
- Vérifie si la clinique ou le/la prestataire que tu consultes a une formation ou de l’expérience dans les soins inclusifs à l’égard des personnes 2ELGBTQIA. Si tu as des demandes spécifiques pour tes soins, par exemple que ton/ta prestataire utilise ou non certains mots spécifiques pour désigner des parties du corps, ou des types d’examens ou de tests que tu veux éviter, pense à le dire au début de ton rendez-vous.
- ● Si tu ne veux pas consulter ton/ta médecin de famille ou ton/ta prestataire de soins de santé habituel·le pour un dépistage d’ITS, trouve une clinique de santé sexuelle qui offre des soins plus spécialisés ou plus confidentiels dans ta région.
